Londres 2012 arrive… avec ses imprévus comme à chaque olympiade
Flashback. Nous sommes aux Jeux olympiques de Pékin. Le 17 aout 2008.
Le concours d’Haltérophilie Homme dans la catégorie des – de 94 kilos arrive bientôt à son terme. Un homme s’avance. Il est polonais, a 27 ans et mesure environ 1m85.
Il ne porte aucun signe distinctif. Sauf qu’il s’est rasé la tête entre les épreuves de sélection et ce jour de finale olympique. Pas par souci esthétique. Non, car l’athlète arborait depuis de nombreuses années des cheveux châtains et mi-long. Non, le jeune homme s’est rasé la tête en guise de soutien au peuple tibétain. Un peuple opprimé par les organisateurs chinois et dont le mouvement olympique ne veut pas entendre parler.
Les jeux sont au-dessus de la politique, paraît-il.
Pas des audiences. Le concours d’haltérophilie est l’évènement le plus regardé par les téléspectateurs polonais lors de ces jeux.
Ce jour là, le jeune Szymon en profite. Et réalise 2 performances : il décroche la médaille d’argent… en soulevant beaucoup plus que 403 kg car il soulève également le voile noir et amnésique dont le monde s’est couvert pour ces joutes sportives.
Seul face au monde.
Cet homme s’appelle Szymon Kolecki. Il n’est pas un saint. En 2004, Il a été disqualifié de la compétition olympique après un test d’urine qui s’est révélé positif à un stéroïde interdit. Non, Szymon Kolecki n’est pas un sain mais juste un homme qui pratique l’haltérophilie à haut niveau : il a été 6 fois vice-champion d’Europe, 2 fois vice-champion du monde et déjà médaille d’argent en 2000 à Sydney. Sans compter ses records. Mais il connaît le goût du bâillon et l’odeur de l’oppression.
Car ce geste, le jeune polonais le fait peut-être parce qu’il est né dans un pays qui était encore profondément communiste à sa naissance. Un pays dans lequel il a, depuis, monté ses propres salles de gym et de musculation. Pour vivre de sa passion, entreprendre, s’émanciper.
Géant de l’atlas. Aujourd’hui, Szymon vient d’entamer une idylle avec l’artiste britannique Adele.
Elle qui chante « someone like you » et dont les paroles content à peu près « j’aurais aimé que tu vois mon visage et qu’il te rappelle que pour moi ce n’est pas encore fini ». En soulevant cette barre, les cheveux rasés, ce 17 août 2008, c’est un peu comme si le sportif nous donnait à écouter ces mêmes mots, qui auraient pu être prononcé par le peuple tibétain.
Szymon Kolecki est aujourd’hui à l’écart du circuit mondial.
Pas de nos mémoires. – S.L
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