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Hors piste

Le Trail de l’intérieur : en immersion au « Crève Cœur »


un aperçu du parcours…

25 km en pleine forêt. Non pas à l’autre bout du monde, ni dans les Alpes ou les Pyrénées mais en Seine-et-Marne. Ça monte, ça descend, ça « roule ». Un bon moment de sport en pleine nature. Attention plaisir !     

A une heure de route de Paris. Nemours, nichée sur les bords du Loing et du poumon vert de Fontainebleau. Nemours, lieu de naissance du motard de rallye-raid Cyril Despres, vainqueur du Dakar cette année pour la 4ème fois. Pas sûr que ma participation au « Crève Cœur 2012 » ait le même écho.

Arrivée vers 8h30, ce dimanche. Le course débute dans une heure et quart. Le temps de s’inscrire, remettre le certificat médical, s’habiller et s’échauffer. Sans oublier les « petits besoins de dernières minutes ». Parfait ! Les bénévoles de l’ANSA (l’association organisatrice qui regroupe de nombreuses activités : Triathlon, Duathlon, Vétathlon, Raid, Run & Bike..) me remettent le dossard…et une bouteille de bière brassée dans le coin. Sympa mais vu l’heure et ce qui arrive, elle attendra pour être appréciée.
Un petit café n’est pas de refus. « Merci Monsieur Valtat », le président qui m’accueille dans les meilleures conditions. Direction la voiture. La piste d’athlétisme en béton et le terrain attenant servent de parking de fortune. Les participants seuls ou en groupe, se garent, se préparent. Moi aussi. Chaussures, manchons de compression, short et t-shirt technique, sac avec poche d’eau, gels pour s’alimenter, montre GPS, caméra embarquée. Tout est prêt, je pars réveiller la machine.

Ligne de départ. 226 dossards. L’ambiance est décontractée. Les coureurs sympathisent tranquillement. Chacun connait son objectif : ce Trail constitue une « sortie » d’entraînement pour les meilleurs, une simple date dans un calendrier préparatoire à un objectif majeur. Pour les autres, l’enjeu est personnel, le plaisir prime, tout comme la passion de ce type de courses. Alors pas de pression. En guise de solidarité, la « corne de brume» s’époumone en donnant le signal. Ça part vite. Trop vite. Je suis devant. Pas pour longtemps. Je commence à me connaitre. 6 courses de 22 à 34 kilomètres sur les 18 derniers mois m’ont apporté le recul nécessaire pour savoir où j’en suis le Jour J.
360 m de goudron et on plonge dans la forêt domaniale. Premiers dénivelés pour l’apéritif. Et 10 premières minutes intenses : 5 côtes sur 2 km, je calme un peu le rythme, on n’est qu’au début et je veux finir en prenant du plaisir. L’an passé, fatigué par une grippe tout juste soignée, je n’en avais pris aucun, malgré ma 39ème place acquise en 2h25min. Qu’importe, le défilé des traileurs qui me dépassent : garder le cap, revenir à mon allure, en garder sous les semelles. Peu à peu, le paysage reprend forme : chênes, pins sylvestre ou maritime, hêtres, rochers, cailloux, sol sableux, tapis d’aiguilles… Rien à dire, c’est beau. Le tracé est nerveux, technique, entre lignes droites, chemins escarpés, montées et descentes. On retrouve là tout l’intérêt d’un Trail alpestre… sans la montagne !

Mauvaise fortune. 29 minutes et un peu plus de 5 km au compteur, un lit de feuilles mortes habille cette montée. Quand tout en haut, la vue change subitement : on contourne un énorme bassin de sable situé en contre bas. Au milieu des pins. Dire que l’on est à côté de Paname… Je suis seul, tout va bien. Et puis, plus loin, une locomotive de 4 triathlètes jaunes fluo me rappelle à ma condition en me dépassant facilement.
1h d’effort. Alors que mes jambes ont encore récupéré de la puissance, un mal de ventre me tenaille. Arrêt imposé. Je stoppe le chrono. 6 minutes et je repars. Les aléas font partie d’une course, malheureusement. Mais c’est toujours râlant de perdre du temps et des places dans ces conditions. Je vais devoir reprendre un à un des concurrents que je venais de doubler. D’abord un groupe de 2. Au train. Nous sommes à mi-parcours. J’accélère. Trois minutes plus tard, j’ai 4 autres coureurs dans le viseur. La jonction s’opère en moins d’un kilomètre. On replonge dans une forêt sinueuse et accidenté qui impose une allure dynamique. Vraiment ce que j’aime. Le chemin longe un nouveau bassin sablonneux, je sais que la dernière partie de ce Trail s’offre à moi, pas à pas. Je viens de doubler 10 personnes quand je me retrouve dans un peloton de 5. Comme souvent, le 1er gère l’allure, les autres suivent. En confiance. Je suis en deuxième position quand on s’aperçoit que l’on n’est pas sur le bon chemin. 4 minutes de perdues. Encore. L’incident m’agace, me coupe les jambes. Le plaisir s’enfuit.

Finish. Heureusement, il reste un peu moins de 6 bornes. Moins d’une demi-heure. Je me raccroche à cette idée et « fait le métier ». J’avais décidé d’en garder un peu pour la fin, je dépasse donc ceux que j’avais…dépassés avant notre erreur. J’en remets une couche. Double encore quelques gars. Cette sensation est grisante, il faut le reconnaître. En plus ce dimanche matin jouit d’un soleil printanier idéal pour un Trail. Ni chaud, ni frais. Les 10 dernières minutes me rappellent un décor déjà vu. Je n’ai pas regardé mon chronomètre depuis un moment. J’espère juste être dans les temps que je me suis fixé. Entre 2h10 et 2h20. 2000 mètres et c’est plié, je change de braquet, rentre dans la ville, reprend une participante, manque à nouveau de me tromper de route, rentre dans le stade, le gymnase. C’est fini. Ma montre indique 2h15min12s. Satisfait. Quand je pense que l’on s’est perdu, que j’ai dû m’arrêter… Je sais que le résultat officiel sera supérieur : 2h21min01s et 106ème place. C’est 5 minutes de moins que l’an passé, mais presque 70 places perdues. Un constat est partagé autour de moi : pour cette édition, le « plateau » était plus relevé, le parcours plus dur. Je m’en satisferais. Parce que quoi qu’il en soit, ce circuit vaut le détour. Un détour qu’il faut conseiller à tous ceux qui veulent s’essayer au Trail. Dépaysant, varié, vivant, oui, ce Trail de « Crève Cœur » en accrochera plus d’un à son palmarès. – S.L

À propos de stephanlem

sport journalist

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