De près ou de très loin. Un autre regard de la compétition et du mois à venir vous est proposé pendant la Coupe du monde de Football au Brésil. Suivez la chronique « Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… ». Numéro 9.
Samedi dernier, un avion comptant 49 soldats était abattu dans l’est de l’Ukraine, à Lougansk, ville frontière avec la Russie. L’œuvre de séparatistes pro-russes. Aussitôt après, le Président Petro Porochenko promettait une réponse adéquate. Œil pour œil. Mais l’équilibre est souvent fragile par définition. Et les évènements évoluaient dans le bon sens jusqu’à ce vendredi. Le même Porochenko proclamait ce jour l’entrée en vigueur immédiate d’une trêve unilatérale d’une semaine, jusqu’au 27 juin, dans la partie du territoire concernée par les conflits. De l’autre côté, on annonçait que les corps des soldats devaient être restitués aujourd’hui mais que tout de même fallait pas pousser non plus…. Bref, on comprenait vite en écoutant les différents sons de cloche qu’il faudrait se dépêcher d’attendre pour voir ce conflit se régler au plus vite… Enjeux de pouvoirs nébuleux pour vous et moi… L’indépendance ou la satellisation d’un pays comme source de conflit. D’un côté, l’Europe, de l’autre la Russie. Et au milieu coulent les morts…
Dure limite. Les paroles de cette chanson de Téléphone ont toujours eu une résonnance particulière pour moi. « Est-ce ton bonheur / Où est-ce mon honneur / Qui me tient prisonnier / Ou qui me fait geôlier / Mur, tessons de bouteilles / Grilles et chiens qui veillent / Chacun sur ses gardes, qui monte la garde / Les frontières, échecs d’hier / Les autres terres, tous nos cimetières ». On pourrait les transposer aisément à chaque nouvelle guerre. Bien que le sujet du Mur de Berlin y soit explicitement exposé : « Dure limite, mur d’amour / Dure limite, amour pas mûr / Pas mûr, pas mûr /
Et le mur de Berlin n’a pas, / n’a pas de fin […] / Il coupe ta tête en deux, / comme la première / pomme, un peu […]. / Il serpente entre deux terres / Et te fais faire toutes les guerres, / toutes les guerres… ». Je me demande souvent si ceux qui se tirent dessus n’ont pas de lecteur mp3 ou de chaînes hi-fi.
Saint-Gingolph, commune située entre Evian et Montreux est à l’honneur dans tous les médias ce même jour. Normal, avec ses 2000 habitants, c’est la seule commune binationale : à moitié en Suisse, à moitié en France. Du coup, le match de ce soir prend un accent particulier. Bien qu’à écouter suisses et haut-savoyards sur France Info, on n’entende pas vraiment la différence. Ici tout le monde se respecte même en période de match décisif. Faut savoir que les choses sont bien faites : Saint-Gingolph abrite deux écoles, deux bureaux de Poste, deux monnaies, deux maires. Enfin, un président de la commune élu côté Suisse et une maire côté France, Mme Géraldine Pflieger. Celle-ci déclare d’ailleurs au journaliste : «Nous devons nous entendre. Car nous n’avons qu’une station d’épuration, qu’une église ou encore qu’un cimetière ». Ouf. On a évité de peu la purge.
Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… En relisant ce qui précède, je me dis que, ce soir, c’était peut-être aussi la meilleure chose à faire. En plus les Français vont mettre une raclée aux petits suisses. Na ! – S.L
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Pingback: #22 – Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… – #22 | Plus Que Du Sport - 15/07/2014