De près ou de très loin. Un autre regard sur la compétition au Brésil vous a été proposé durant un mois. Dernier volet de la chronique « Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… ». Numéro 22.
Voilà, c’est fini. On va pas s’dire au revoir comme sur le quai d’une gare. J’vous dis seulement bonjours et faites gaffe à l’amour. Voilà, c’est fini. Aujourd’hui ou demain c’est l’moment ou jamais
Peut être après demain on se retrouvera. Mais c’est fini…hum, c’est fini. Bon, remercions les paroles entêtantes de Jean-Louis Aubert de nous accompagner en ces derniers instants. De chronique.
En même temps, il fallait bien que cela cesse. Même les meilleures choses ont une fin. « Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… »avait vocation à disparaître. Ephémère. Jetable. Kleenex. Dans l’air du temps quoi… Moderne. Comme les salariés du XXIème siècle. Informative mais pas trop. Décalée mais pas véritablement « border-line ». Ni trop courte, ni trop longue. Facile à consommer… Et gratuite. Alors, évidemment cela ne pouvait plus durer. Dans l’air du temps, sincèrement. Quand on vous le dit.
EDQPCTYEAQRLCDM. Avec cet acronyme, difficile d’être sur toutes les lèvres des derniers dîners : « euh… T’as lu le dernier EDQPCTYEAQRLCDM ? »… « non, mince c’était sur quoi cette fois EDQPCTYEAQRLDM ? La Coupe du monde ? ah ah ah ah ….». Dommage parce que cette chronique a fait son job. Parler du plus grand tournoi planétaire sans en parler. Effleurer le sujet football quand tout le monde s’y vautre, pour, finalement, zapper sans vergogne à la première occasion sur le Tour de France, les feux d’artifice ou la météo automnale dont ce mois de juillet nous gratifie. La Fidélité avec un grand F. « Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… » est née d’une discussion. Entre amoureux du sport. Et si l’on respectait la noblesse du ballon rond sans donner suite à ses avances? Et si l’on donnait plus de relief à cet évènement sans le traiter tout à fait? Puisqu’il est impossible d’y échapper. Tentons au moins de nous y dérober. Avec élégance, mépris. Trivialité aussi. EDQPCTYEAQRLCDM c’était un peu tout ça. Etendre notre regard vers d’autres sphères.
Un ramasseur de canettes en alu comme il en existe des milliers au Brésil. Un film X qui surfe sur l’effet Coupe du Monde (qui nous vaudra les plus nombreuses lectures, bande de petits coquins). La philosophie de la Guerre au secours de la tactique sportive. Les émeutes de Soweto du 16 juin 1976. Comment vous soulager en pleine nature alors que l’Espagne et son roi abdiquent. Se préparer mentalement à affronter le voisin helvète. Se reposer avant de faire la grève. Ne jamais oublier l’enfance mais toujours avancer. Passer chez le coiffeur avant de tester un nouveau sport. Apprendre l’assassinat d’une institutrice tout en se réjouissant de la publication des résultats du bac. Tout cela en musique pour rester performant lorsque l’on court « connecté ». Ou encore découvrir que le vin français n’a jamais autant aimé l’argent… Pendant un mois. « EDQPCTYEAQRLCDM » a « chroniqué ».
« Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardaient la Coupe du Monde… ». Jusqu’à ce dimanche et l’affrontement final. Allemagne – Argentine. La meilleure attaque face à la meilleure défense. Des prolongations pour étirer le plaisir d’une compétition déjà classée parmi les plus belles. Et, là où chacun attendait le « Messi » argentin, un môme de 22 ans surgissait sous le firmament carioca pour offrir une 4ème étoile à son Land. Mario Götze. Ou Gott-ze devrions nous écrire. Car l’instant d’un contrôle de la poitrine en pleine course, d’une reprise de volée et d’un but sublime, pour son pays, le footballeur avait tous les apparats d’un Dieu. Ephémère et éternel. – S.L
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