Le tournoi s’en est enfui avec l’hiver et les dragons rouges. Mais le printemps revient : alors place au Championnat ! Les 6 dernières journées de poule s’avèrent évidemment cruciales. Enjeux et spéculations.
A vos calculettes ! C’est un peu le mot de certains Présidents de club pour aborder cette ligne droite qui a commencé avec le match Bordeaux-Bègles/Toulouse comptant pour la 21èmejournée. Car faut-il le rappeler, la formule du Top 14 n’est pas non plus la plus simple sur le papier.
Définitions. Petit relecture de l’énoncé : les 2 premiers du classement sont directement qualifiés pour les ½ finales, les 4 suivants s’affrontent lors d’un barrage équivalent à un ¼ chez les mieux classés, et les vainqueurs vont ensuite se frotter aux deux cadors précités ; quoi qu’il arrive, ces 6 là jouent la coupe d’Europe des clubs, la HCup, la saison suivante ; enfin les 13ème et 14ème vont faire un tour à l’étage inférieur ruminer une année au moins contre ce championnat impitoyable. Voilà le décor. Vous avez donc déjà compris que le 1er de la saison régulière n’est pas plus assuré d’être sacré qu’un 6ème. Bizarrerie.
Et si vous regrettez de ne pas avoir été attentif en cours de mathématiques, ce n’est pas fini. Car sachant que la victoire compte 4 points, qu’une défaite par plus de 7 points d’écart avec son adversaire compte 0 point, il vous reste à intégrer les possibles points de bonus qui viennent corser le résultat : vous gagnez 1 point si votre équipe triomphe en marquant 3 essais de plus que l’adversaire, vous en récoltez 1 également si vous perdez par moins de 7 points.
Autrement dit, pour spéculer sur la fin de saison, il vaut mieux s’en tenir à des idées simples.
Duo d’enfer. Et autant régler tout de suite les cas les plus évidents : ceux des 2 derniers champions de France placés aux 2 premières places. Car avec leurs nombres de points d’avance et le train mené par ces 2 clubs, on voit mal qui ira les déloger des strapontins synonymes d’accession directe aux demi-finales. S’ils gagnent ce week-end ou le prochain, le Stade Toulousain et Clermont (respectivement 15 et 11 point sur le 3ème, et encore, 26 et 22 points sur le 7ème et premier non qualifié, soit l’équivalent de 5 et 4 victoires à 5 points) sont assurés de faire partie des phases finales. A 5 journées de la fin ! Et tout porte à croire que ces 2 là feront le nécessaire pour ne pas louper le coche puisque, contrairement aux autres, ils participeront aux ¼ de finales de coupe d’Europe les 7 et 8 avril prochain : Toulouse se rendra à Édimbourg le samedi, Clermont chez les Saracens de Londres, le dimanche. Pour leur fin de saison, l’inconnue principale sera de gérer un effectif bien entamé et déjà lourdement sollicité par les fenêtres internationales que représentent Coupe du Monde et Tournoi : pour ce dernier, 6 à 8 joueurs de chaque club étaient systématiquement mobilisés (ajoutons les blessures pour la patrie de Clerc et Médard). Quoi qu’il en soit, haut-garonnais et auvergnats ont déjà réussi l’exploit de jouer le haut du tableau dans 2 compétitions, malgré les pitreries et jongleries d’un calendrier que l’on ne cessera de qualifier d’ubuesque.
Seconds couteaux. Sans prendre de risques, on peut aussi s’autoriser à penser que Toulon, 3ème, est parti pour être des barrages. Même s’il vient d’être suspendu 60 jours pour des propos tenus à l’encontre du corps arbitral, n’en déplaise à Philippe Saint-André, Bernard Laporte a apporté sa touche à l’équipe varoise : le RCT joue mieux, peut compter sur un groupe expérimenté qui, bien que tout ne soit pas parfait, arrive enfin à faire collaborer ses Wilkinson, Bastareaud, Van Niekerk, Botha et autres stars. Enfin ! Quant au Castres Olympique, malgré sa dernière défaite à Toulouse dans un match ébouriffant, s’il maintien ce niveau de jeu affiché dans la ville rose, on voit mal le club tarnais lâcher la rampe : 5ème en 2010, 3ème en 2011, le CO, 5ème à ce jour, voudra certainement confirmer et offrir une belle fin à son capitaine néo-zélandais, Chris Masoe, annoncé sur la rade pour les 3 années à venir.
Mais rien n’est joué. Et Montpellier, juste devant au classement, viendra rendre une visite mal intentionné samedi. La troupe de Galthié aime développer un jeu plaisant et a des ressources : 12ème au soir de la 9ème journée, le MHRC était encore 9ème à la 15ème journée et s’est installé dans le Top 6 par la suite. Quand on sait que les vice-champions de France comptent d’excellents joueurs dans ses rangs (Gorgodze, Ouedraogo, Bustos Moyano, Nagusa, entre autres) et aime développer un jeu plaisant : avec 3 matchs à la maison face à des équipes plus mal classés (Agen, Lyon et Biarritz), ils prendront eux aussi l’une des 6 places tant convoitées.
Soustraction. Ne reste qu’une place à attribuer pour jouer les play-offs. A moins d’une immense surprise, les 2 clubs parisiens se la disputeront. Agen aurait pu venir troubler un peu plus la donne mais, depuis que la doublette d’entraineurs Deylaud-Lanta a signé à Bayonne, on sent que le SUA n’a plus la tête totalement libre pour retrouver son niveau de début de saison. Ajoutons qu’Agen se rend au Stade Français pour cette journée et notre théorie prendra tout son sens. Avec donc un léger avantage aux maillots roses.
Les moins bons pour la fin. Mais qui finira à la cave ? C’est certainement le suspense qui fait le plus saliver et bavarder les amateurs de rugby. Les paramètres sont multiples mais gageons qu’avant la 24ème journée, rien ne sera sûr et qu’à ce moment là : le LOU sera déjà condamné à la dernière place et à la descente ; malgré 4 matchs à l’extérieur, Brive sera toujours en mesure de se maintenir ; Biarritz, Bordeaux-Bègles, l’USA Perpignanais, Brive et l’aviron bayonnais se tiendront même dans un mouchoir de poche, entre 3 et 4 points d’écart tout au plus et peut-être dans cet ordre. Et si l’on tient compte des dynamiques de chaque équipe, des remous internes vécus tout au long de la saison, le dernier ticket perdant devrait prendre la direction de Bordeaux-Bègles (35%), Brive (35%) ou de l’Aviron (30%).
Mais comme le sport n’est pas une science exacte et que les probabilités ne sont que l’évaluation d’évènements probables, ces spéculations pourraient bien être remises en question par un faux rebond, un pied en touche, un en-avant, un exploit individuel ou une révolte collective voire un ballon…ovale qui n’irait pas là où on l’attend.
C’est bien ce qui fait le sel de nos passions et l’intérêt des équations de fin de saison. – S.L
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Pingback: TOP 14 CHRONO « Plus Que Du Sport - 19/04/2012