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Pays de Galles-Irlande : au rendez-vous du Tournoi


Au terme d’un match qui fait écho à l’histoire du Tournoi,  l’édition des 6 nations 2013 vient de se lancer. Rouges et Verts ont livrés un match engagé et palpitant mais c’est finalement l’Irlande qui s’est imposée 22-30 à Cardiff.       

le Millenium à Cardiff, recouvert de son toit

le Millenium à Cardiff, recouvert de son toit

30 minutes de jeu. Pays De Galles 0, Irlande 20. Brian O’Driscol, « vieux » forban de 34 ans, se replace. Il a la tête bandé. Il vient d’annoncer que ce tournoi serait son dernier et comme d’habitude il paraît toujours aussi vert. Normal pour un irlandais. Normal lorsque l’on joue en respectant le poids de son histoire, le courage de son peuple, le maillot des anciens.
Dès ce 1er match de l’édition 2013, ses corsaires armés de trèfles sont venus avec la ferme intention de conquérir les terres voisines, celles qui abritent, depuis l’an passé, le précieux butin des terres du rugby du Nord : le grand chelem.

Avant le coup d’envoi, le monde du rugby se demandait où se situait les gallois après 7 défaites consécutives depuis leur titre européen 2012. Ils sont pris à la gorge, étouffent. Leurs maillots sont évidemment rouges. Leurs visages, leurs corps aussi. Les Diables subissent les flammes vertes et ce n’est pas la pénalité de Leigh Halfpenny qui réduit le score (3-20) à la 34ème minute qui inverse la tendance. L’armée d’Erin domine les regroupements et occupe savamment le terrain grâce au pied de son ouvreur Jonathan Sexton, futur flibustier du championnat français (il devrait s’engager avec le Racing-Metro, et était également sur les tablettes de Toulon et Clermont.).
Heureusement, qu’il ne s’agit que de sport et de rugby. Car les Gallois sont au plus mal à ce moment du match. KO debout.
Mais ceux qui aiment ce tournoi, ceux qui aime « Le Tournoi », son histoire, ses chants, ses hymnes, son parfum de joutes fraternelles et ancestrales, ceux-là le savent. Le Tournoi a cela de particulier que, menée de 20 points, ou donnée battue avant-match, une équipe peut renverser le cours d’un récit que l’on croyait déjà écrit.

Rappelez-vous l’année 2000 et la 1ère édition des « 6 Nations ».
L’Italie, qui venait d’être acceptée parmi les grands d’Europe, remportait 34-20 son match d’ouverture face à l’Ecosse, moribonde. Première surprise dans ce tournoi new-look. L’Angleterre, elle, écrasait tout sur son passage : promise au grand chelem, elle comptait 4 victoires en 4 rencontres avant de se rendre justement chez des écossais qui présentaient, eux, un bilan inverse. Des écossais promis à l’humiliation et à la cuillère de bois. Résultat et deuxième surprise : victoire des écossais au terme d’un match haletant.

Oui, c’est cela le Tournoi. Alors, on se dit que tout est possible quand la mi-temps intervient  et que le Pays De Galles présente un bilan désastreux : 7 pénalités concédées pour 3 petits points marqués.
Mais le demi de mêlée de l’aviron bayonnais, Mike Philipps vient de donner la bonne cadence en une action. Le ballon a balayé quatre fois la largeur du terrain, les gallois ont progressé de 60 mètres : pour une fois enfin, les vagues rouges viennent de se lever et de repousser l’adversaire. Les envahisseurs Irlandais ont reculé mais ont réussi à briser l’enthousiasme local, à seulement 5 mètres de leur en-but et grâce à une défense solide. Mérité.

O'Driscoll, toujours à la baguette du XV irlandais

O’Driscoll, toujours à la baguette du XV irlandais

Car les irlandais ont livré un rugby couleur émeraude pendant le 1er acte. L’essai de Healy à la 24ème minute est un joyau : le talonneur Rory Best contre le dégagement de Dan Biggar, récupère, fait une longue passe pour Jamie Heaslip qui donne instantanément à l’ailier Simon Zebo. Le ballon est trop en arrière mais l’ailier le ramène d’une aile de pigeon lumineuse et géniale. L’espace d’un souffle, d’une série de passes dans le petit périmètre, d’un maul, et le pilier aplatissait. Treize minutes avant, O’Driscoll le porte-bonheur au numéro…13 offrait un caviar à Zebo pour le 1er essai du match, suite à une percée de Craig Gilroy.

Mais puisqu’il s’agit du Tournoi, on se dit que tout est possible quand  le sifflet annonce le retour des hostilités. Devant leur peuple et le « Pays de leur Pères »*, on se dit que les Champions 2012 vont mourir balle en main. Mais O’Driscoll, qui sera désigné homme du match, marque dès la 44ème minute son 46ème essai en 121 apparitions. Les Irlandais mènent alors 30 à 3 : il est les temps que les diables rouges sortent de leur boîte pour revenir dans un match qui ressemble de plus en plus à l’enfer.
Justement, l’ailier Alex Cuthbert est à la conclusion d’une combinaison parfaitement huilée et ornée de leurres savamment placés dans les 22 mètres adverses. Le Pays De Galles revient à 10-30 et la partie s’emballe. On rentre dans le dur. Les 2 équipes se rendent coup pour coup mais les gallois sont poussés par un Millénium Stadium en transe et à son tour, Halfpenny, venu de l’arrière franchit la ligne (59ème ,15-30).
L’ambiance est folle.

Le talonneur Best a écopé d’un carton jaune et, comme il s’agit du Tournoi, on se dit que tout est possible. D’autant que Connor Murray,  le 9 du XV du trèfle prend lui aussi un jaune sitôt son partenaire revenu. Le Pays de Galles lance ses hommes comme des obus. Le bateau irlandais semble ivre mais ne lâche pas. C’est un combat passionnant comme seul le Tournoi sait en livrer. Les Gallois pilonnent la ligne irlandaise héroïquement défendue et enchaînent des temps de jeu à une passe. Finalement, le pilier Craig Mitchell vient profiter d’une petite fissure dans la digue verte (76ème) et seuls 8 points séparent désormais les deux équipes (22-30).

Et Puisqu’il s’agit du tournoi, on se dit que tout est encore possible.
Mais les Irlandais remportent le 1er match de cette édition 2013. Quel match ! Malgré une deuxième mi-temps amplement dominée et un jeu en partie retrouvé, les Gallois enregistrent leur 8ème défaite consécutive depuis le Grand Chelem 2012. La semaine prochaine ils tenteront d’arrêter la mauvaise série en se rendant au Stade de France.

Et puisqu’il s’agit du tournoi, on vous le dit, tout est encore possible. –S.L

* l’hymne gallois s’intitule « Land of My Fathers ».

À propos de stephanlem

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