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Clermont prend un petit Bordeaux pour déjeuner.


Un coup d’envoi à 12h30. Une première ! Pour ce dernier match de la 8ème journée, le Top14 s’essayait à un nouvel horaire dominical. Pas de problème pour les belligérants et les 15036 spectateurs recensés. Mais ce ne fût pas la seule surprise au menu du déjeuner : Clermont s’impose 41-11, bien aidé, par une équipe de Bordeaux-Bègles réduite à 12 en fin de match.

Un avant qui prend un intervalle, joue dans la ligne et fait une chistera pour envoyer son ouvreur à l’essai. L’image laisse rêveur. Un peu moins lorsque l’on sait que l’action se situe à Marcel-Michelin, l’antre des Clermontois, apôtres du beau jeu depuis de longues années. Un peu plus si le pilier est Bordelais et, qu’à ce moment du match (17ème, 6-8), les visiteurs prennent le score en affichant des intentions et un opportunisme qui laissent pantois des auvergnats coupables de trop nombreuses maladresses durant toute cette première période.

Bizarre. Des fautes de bleus pour les jaunards donc, et, surtout une mauvaise organisation défensive. Pourtant les vrais bleus étaient en face : la brèche venait d’être exploitée par le jeune Romain Lonca (22 ans) sur une superbe passe après contact du non moins jeune Jefferson Poirot (21 ans le 1er octobre). Tout cela sur la première incursion des girondins dans les 22 mètres de leurs hôtes. De quoi faire tâche.
Rassurez-vous, l’annonce du prochain remplacement du coach Vern Cotter par son adjoint Frank Azéma vendredi n’y est peut-être pour rien. Ni la présence en tribunes, du prochain entraineur des avant, Jono Gibbes ( actuellement au Leinster – Irl.). Alternant le bon et le moins bon (victoire à Biarritz en ouverture de championnat, naufrage à Montpellier pour la 7ème journée), les auvergnats ont souvent fait montre de fébrilité dans ce premier tiers de championnat. Mais ni plus, ni moins que les autres grosses écuries. Simplement, il est écrit que cette saison 2013-2014 serait unique : le changement de leader du classement et le faible nombre de victoires à l’extérieur peuvent en attester chaque semaine.

Heureusement pour Clermont, Bordeaux commet aussi des fautes. Trop de fautes. Peut- être en raison de l’horaire inhabituel de ce déjeuner rugbystique. Quoi qu’il en soit l’indigestion de pénalités et de points immédiatement récoltés dans la musette aura bien lieu. C’est ce que l’on appelle l’ « effet boomerang ». Alors pas étonnant que ce soit le 2ème ligne australien CameronTreloar qui hérite du premier carton jaune de la partie. Un plaquage haut sur Morgan Parra qui vient de jouer vite une pénalité et c’est Brock James, autre australien plus connu, qui fait passer Clermont en tête sur pénalité (9-6, 25ème).
Preuve que les jaunards ont la tête à l’envers durant cette première mi-temps, dans la foulée, Lee Byrne sort à son tour ! Après avoir manqué son dégagement, l’arrière Clermontois commet une faute au sol et le demi de mêlée bordelais Emmanuel Saubusse remet les siens en tête (9-11, 27ème).
Quelques minutes après, Julien Bardy et son invité Raphaël Carballo échangent leurs divergences sur la qualité du menu dans les regroupements. L’échange et long mais sans incidence, James manquant la pénalité qui suit.
Finalement, après « l’avant-qui-prend-un-intervalle-et-fait-une-chistera », cette partie innove encore : voici « l’avant-qui-contre-le-dégagement-du-demi-de-mêlée-dans-ses-22m » et s’en va marquer en coin. Mais cette fois-ci, les locaux sont contents. L’essai du Talonneur est validé après arbitrage vidéo, au grand désarroi de Saubusse (16-11, transformation de James, 38ème), et Clermont vire en tête à la pause.clermont bordeaux

Après l’apéritif. Personne ne le conteste alors, le jeu servi en 1ère mi-temps pouvait laisser à désirer. Mais, le nouvel acte, lui, a bien la saveur de l’auvergne et du Clermont que l’on aime. Les auvergnats mettent même les petits plats dans les grands et la main sur le match. Bordeaux, fidèle à sa réputation d’équipe joueuse, tentera bien de faire honneur à son hôte mais la puissance des partenaires du Capitaine Bonnaire aura raison d’elle : à la 47ème, l’ailier fidjien, Napolioni Nalaga trouve enfin la recette et marque son premier essai de la saison, au terme d’une longue séquence de jeu d’avants sur le petit côté (21-11, échec dans la tentative de transformation de James).
Malgré tout, son équipe produit encore beaucoup de déchets.
Et puisqu’il était dit que ce « déjeuner-rugby » aurait un déroulement particulier, dix minutes plus tard, l’arbitre distribue deux nouvelles biscottes : Morgan Parra pour Clermont et Gautier Gibouin pour Bordeaux vont alors prendre l’air.
Nalaga, lui, a encore faim. Tout comme ses avants qui profitent d’une touche à 5 mètres de la ligne girondine pour constituer un ballon porté et avancer vers la ligne d’en-but. Et le « serial marqueur » de répéter l’action précédente en aplatissant en coin et en en force (26-11, 61ème, échec de James pour la transformation).

Et voici l’addition. Lorsque les 2 punis sont de retour, Bordeaux est à déjà à bout de souffle et hérite de trois nouveaux cartons jaunes successifs pour le dessert : la sortie des centres Julien Rey (66ème, en avant volontaire) et Félix Le Bourhis (72ème, antijeu), et du pilier roumain Silviu Floréa (68ème, multiples fautes en mélée) plonge alors l’UBB dans une situation plus que compliquée.
En guise de digestifs, les ¾ clermontois Sitiveni Sivivatu (74ème) et Lee Byrne (76ème) marquent les 4ème et 5ème essais enfin transformés par Brock James.
Score final : 41-11. L’indiscipline bordelaise a coûté très cher. À douze contre quinze dans le dernier quart d’heure, les hommes de Raphaël Ibanez ont encaissés trois essais alors qu’ils auraient pu prétendre à mieux. Ils restent donc scotchés à la 12ème place, à égalité de points (16) avec Bayonne, 13ème et premier relégable.
De son côté, avec les points de la victoire et du bonus offensif, Clermont peut sourire et remonte sur la 2ème marche du podium. Mais attention ! Après avoir pris un « petit » Bordeaux ce week-end, il va falloir gommer les nombreuses approximations entrevues aujourd’hui. Car samedi, c’est Toulon et Mayol qui reçoivent et pas question, -ni dans les premières minutes, ni à aucun instant-, de servir une bouillie de rugby sur la rade. Parce que dans ce cas, cela pourrait faire très mal au ventre…et à la tête. – S.L

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