De près ou de très loin. Un autre regard de la compétition et du mois à venir vous est proposé pendant la Coupe du monde de Football au Brésil. Suivez la chronique « Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… ». Numéro quatre.
Un petit peu de stratégie n’a jamais fait de mal.
Je préfère lire et ne pas voir le match des bleus face au Honduras. De toute façon, cela fait 10 ans que notre équipe n’a pas remporté son premier match de phase finale. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est l’Equipe. Alors si c’est la bible sportive qui le dit… on s’incline ! En plus ça sent le match piège à plein nez. Les sud-américains ont fait 0-0 face à l’Angleterre lors des rencontres de préparation au mondial. Et les sujets de sa majesté ont confié que ces types, à défaut de te réduire la tête façon jivaros, essayaient toujours de t’enlever une jambe sur un tacle ou une oreille sur un contact viril.
Dans la pièce de Shakespeare éponyme, le bad guy, « Richard III » alias le Duc de Gloucester raconte dès le début ses intentions. « La guerre au hideux visage a déridé son front, et désormais, au lieu de monter des coursiers caparaçonnés pour effrayer des ennemis tremblants, elle gambade allègrement dans la chambre d’une femme sous le charme lascif du Luth. ». Bref, le type est un ancien héros de guerre qui a réussi sa mission : ramener la paix en son royaume. Mais, du coup, il est un peu cicatrisé de partout et s’ennuie ferme : « moi qui ne suis pas formé pour ses jeux folâtres […] je n’ai d’autres plaisirs pour passer les heures, que d’épier mon ombre au soleil et de décrire ma propre difformité ». C’est poétique et beau. La suite un peu moins. Pour se sentir vivant et vivre tel qu’il l’a toujours fait, le fameux Richard III décide de créer les conditions de son existence : complots, intrigues, assassinats, viols vont s’en suivre. Et ce qui est encore plus fort, c’est que Monsieur le Duc nous annonce la couleur : pour gagner, il est prêt à tout. « Je suis déterminé à être un scélérat et à être le trouble-fête de ces jours frivoles ». Cela le rend attachant finalement. Le type est assez entier. Il nous dit : je suis méchant, je ne sais rien faire d’autres alors je vais faire des trucs de méchant. Sinon, je perds de ma superbe. Alors quand je repense au Honduras, je me dis que cette sélection n’a pas tort. Si mettre des coups et placer le défi physique à la limite de ce qui est autorisé peut réduire l’écart de niveau en ta faveur, pourquoi s’en priver ? Oui, ça sent le match piège à plein nez… Mais, je préfère lire et ne pas voir le match des bleus. En plus, la moyenne d’âge de l’équipe de France sera de 26 ans à peine. Et presque 29 en face. La maturité pour déjouer les pièges ne sera pas de notre côté… Bref, ça sent le fiasco…
Un petit peu de stratégie n’a jamais fait de mal. J’espère pour nos bleus que Didier Deschamps aime les bouquins. Si je me souviens bien, dans « l’art de la guerre », Sun Tzu, général chinois du VIème siècle avant JC, donne quelques clés pour livrer bataille avec intelligence. Tout l’intérêt de ce recueil réside dans le fait qu’il soit transposable à bon nombre de situations de notre quotidien. Et il est d’autant plus utile lorsque l’on a à manager des hommes. « Il ne faut pas d’excès, ni dans un sens ni dans l’autre »… Ouais pas mal ça pour contrer le défi physique. « Là où l’adversaire est fort évitez-le… » C’est mieux ça. Il faut savoir réfléchir face à la provocation et la violence, ne pas céder à la facilité. Et pour désarmer l’adversaire, il faut faire preuve de ruse. Oui c’est ça, juste un peu plus loin : « ceux qui sont experts dans l’art militaire font venir l’ennemi sur le champ de bataille et ne s’y laissent pas amener par lui »… Il est fort ce Sun Tzu. De la patience, installer son jeu tranquillement, savoir résister aux agressions mais ne pas se laisser entraîner dans une guerre de tranchée que nous ne maitriserions pas… Bon, ça fait un moment que je tourne ces pages non ?… Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… Allé, je crois que je vais tout de même jeter un œil sur ce match. On ne doit pas être loin de la fin, là. Ça va être quoi le score ??? Oh, après tout, sur le papier c’est jouable un petit 3-0 face au Honduras non ? Bon j’allume. –S.L
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Pingback: #22 – Et dire que pendant ce temps, y en a qui regardent la Coupe du Monde… – #22 | Plus Que Du Sport - 15/07/2014