Avant-dernier volet de notre série de 5 vidéos et articles consacrés à l’Opération Atacama. Le sportif-aventurier, Charles Hedrich, et l’ultra-traileur, Sylvain Bazin, expliquent à Plus Que Du Sport les premiers détails de cette expédition : origine, création de l’équipe, difficultés… Embarquez pour « Opération Atacama #3 » avec le binôme tout-terrain.

de gauche à droite : le traileur Sylvain Bazin, l’aventurier Charles Hedrich et l’alpiniste Bernard Muller
Le défi consiste à réaliser « la 1ère traversée du désert de l’Atacama en autonomie complète« soit « mille kilomètres dans la zone la plus aride au monde« . Immense. Pourtant, Charles Hedrich déroule sa présentation, sans manifester de craintes. Son compère traileur renchérit dans la décontraction : « C’est une belle opportunité, un projet différent de ceux que je fais d’habitude« . Le départ est prévu début avril. Une date sans signification technique précise Charles : « on pourrait partir n’importe quand, le climat est à peu près tout le temps le même, tout au long de l’année« . Autrement dit : Brûlant.
Avant eux, Frédéric de Lanouvelle, journaliste à BFM TV, a déjà tenté l’exploit. En 2012, il a abandonné au bout de quelques jours, le chariot prévu pour transporter son matériel et son eau s’étant cassé. Dans ces conditions extrêmes, impossible de continuer. Deux ans après, le journaliste aventurier a tout de même récidivé et réussi la traversée. Mais avec ravitaillements cette fois. Alors c’est assez naturellement qu’il est devenu le parrain de notre binôme de choc.
Rencontre. Un binôme qui se côtoie depuis plusieurs années. Au début, le hasard les rassemble sur leurs terrains de jeux favoris : la transmartinique, la Pierra Menta, L’Ultra-Trail du Mont-Blanc... les deux hommes apprennent à se connaître. Sylvain raconte : « il y a 2, 3 ans, Charles m’a demandé de rejoindre son équipe de sportifs-aventuriers. Il trouvait sans doute que ce que je faisais convenait à son état d’esprit« . Car lorsqu’il a troqué le costume de chef d’entreprise pour les baskets, les piolets, les rames et les records en tout genre, Charles Hedrich a fondé l’Association « Respectons la Terre ». Pour mettre la notoriété d’événements et de sportifs au service de causes d’intérêt général.
On retrouve ainsi autour de lui des personnalités très hétéroclites : du doyen de 95 ans, Francis Deloche de Noyelle, ancien ambassadeur et diplomate, chef d’expédition de Maurice Herzog lors de la conquête de l’Annapurna, en 1950, au tout jeune champion du monde de ski-alpinisme 2014, Mathéo Jacquemoud. « Sylvain m’a parlé de l’Atacama lorsqu’il revenait d’une expédition dans le désert, au nord du Tchad. On est parti là dessus en se disant qu’il n’y avait pas beaucoup de choses qui se faisaient dans le désert… » précise Charles. Habitué de ce type de performances, ce dernier propose alors de sauter le pas : L’Opération Atacama est lancée !
Les yeux fermés. Partir à deux exige une confiance mutuelle et un respect à toute épreuve. Une expérience déjà vécue par l’ancien patron quand, en 2009, il réalise avec Arnaud Tortel la jonction sans ravitaillement entre le Pôle Nord et le littoral groenlandais en 62 jours : « Oui, c‘est sympa…j’aime bien les expéditions en solo, mais aussi en équipe !« . Pour Sylvain Bazin, la découverte sera totale. Mais le runner ne doute pas : « à deux, je pense que c’est le bon nombre. On est assez complémentaires en termes physiques et psychologiques. Ça peut bien fonctionner. » Alors, finalement, qu’est-ce qui pourrait freiner la belle entreprise ? Cette première serait-elle déjà quasiment inscrite sur les tablettes du Guinness Book ? Charles Hedrich consent : « Physiquement, on ne voit pas trop le problème…Mais attention, j’aime bien mesurer la faisabilité d’un projet. Je la chiffre à 75% donc cela veut dire qu’il y a quand même une zone d’incertitude « . Une dernière retenue partagée par son partenaire. Mais l’ultra-traileur Sylvain Bazin reste résolument optimiste : « Je ne suis pas tout à fait sûr que l’on réussisse. Cela fait partie de l’inconnue.. Mais je pense que l’on va se donner les moyens de réussir. Et en conjuguant mon niveau de marche, mon expérience des efforts longs et la connaissance de Charles de l’autonomie, du voyage au long cours, cela nous donne pas mal de chances de réussir ce projet, oui…« . C’est drôle ce que l’évocation de cette traversée du désert le plus aride au monde… nous met l’eau à la bouche ! Vivement le mois d’avril ! -S.L
Demain, retrouvez les aspects techniques du projet présentés par nos 2 aventuriers dans le dernier volet « Opération Atacama #4 »
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